dimanche 4 décembre 2016

2ème Dimanche de l’Avent, Évangile : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche »

« Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers : tout être vivant verra le salut de Dieu » (Lc 3, 4.6).



Du sol à la moitié du tableau, la toile est obscure. Derrière la femme, comme un siège dont elle se serait subitement levée, la lettre alpha noire et opaque concentre la nuit. Le sexe de la femme dessine un triangle noir, et ses deux mains sombres (en contre-jour) rappellent l’ombre qui l’a couverte entièrement au temps de l’Annonciation. Le temps est à l’obscur et au caché.
Nuit de la Création ou nuit de Noël : nous sommes à un Commencement, prêts à entrer dans une nouvelle Histoire. Tant d’événements fondateurs de la Bible se sont ainsi déroulés de nuit. Il y eut un soir, il y eut un matin : le premier jour était donc une première nuit. C’est dans la nuit que Jésus est né, c’est dans une autre nuit qu’il est ressuscité du noir tombeau. Son ami Nicodème, frère de tous les quêteurs de splendeur et de vérité, avançait de nuit vers lui, comme on marche vers la lumière qui brille dans les ténèbres (et que les ténèbres ne peuvent arrêter).

Au centre du tableau, qui est aussi le centre de gravité de cette nouvelle Ève, brûle sans se consumer un nouveau buisson ardent, révélateur de la nouvelle Présence. Le spectateur pris dans l’irradiante lumière d’or et de feu, ne craint plus l’obscurité de la terre, il passe en ce soleil, de la nuit à la lumière, de la peur à la confiance, de la tristesse à la paix, du péché au salut. 

Et déjà, Dieu fait « surgir des enfants à Abraham » (v.9), engendrés en un seul regard vers un Soleil qui brûle dans un ventre, …  Oui ! soudain tout change.

« Convertissez-vous […] préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » tonnait Jean-Baptiste à tous ceux qui venait à lui pour recevoir le baptême d’eau (v.2-3). Mais comme il est facile pour le spectateur de la toile d’Arcabas, de se tourner vers Marie porteuse de la Vie et de la Lumière du monde. 
« Celui qui vient derrière moi est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » (v.11). Notre baptême dans le feu d’amour commence aujourd’hui.

Ta mission sur cette terre
C'est de ne plus savoir qu'aimer,
C'est pénétrer tout le mystère
Qu'Il est venu te révéler.
Jésus, Splendeur du Père,
En toi s'est incarné.
Avec la Vierge Mère
Étreins ton [Bien-Aimé,
Il est à toi.]

Il est l’Époux, et sa voix me convie :
Son premier mot pour moi fut un « veni ».
L'astre brillant de son Épiphanie
À l'horizon se lève et resplendit.
Ô mon Seigneur, donne à mon âme
Donne-lui l'amour et la foi.
Esprit Saint, augmente ma flamme
Pour m'unir à mon divin Roi.
Jésus, Splendeur du Père
Jésus, regarde-moi,
C'est en toi que j'espère,
Et pour aller à toi
Prépare-moi.

(Sainte Élisabeth de la Trinité, J'ai vu briller l'étoile lumineuse, Poésie P 86, Noël 1902, Œuvres complètes, Cerf 1996, p.1014).

Sr Nathalie Le Gac, Carmel Saint-Joseph de Mechref (Liban) 4 décembre 2016.

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