samedi 24 décembre 2016

4ème Dimanche de l’Avent, Évangile : Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)

« Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, "Dieu-avec-nous" » (Mt 1, 23).

Présence surnaturelle au-dedans
Dès le premier regard sur la toile, le surnaturel nous saisit : tout d’abord, cette boule de feu au creux des entrailles de la femme.

« Elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint » (v.18). Nous entrons donc avec la complicité du peintre dans la lumière de la virginité qui brille, et quittons les ténèbres de la suspicion, guidés par cette peinture narrative du merveilleux. 
Marie se tient toute droite, image de cette première station d’un long chemin où la grâce l’a saisie et remplie en plénitude. 
Dès l’annonce de l’ange, une nouvelle chaleur la prend et l’habite toute entière. Elle est la première disciple qui murmure dans un silence à ceux qui la regardent : « Mes entrailles n’étaient-elles pas brûlantes en moi tandis qu’il me parlait à Nazareth … » (d’après Lc 24,32). Ce feu est la trace de l’inaltérable présence de l’Emmanuel « Dieu avec nous » (v.23).

Envol
Le surnaturel, ensuite, dans la proximité de la femme amie des oiseaux et du ciel, se fait familier et accessible, et nous guide vers l’accomplissement de la Parole.

La femme est rendue à Dieu, à sa patrie céleste, au paradis des oiseaux. Oui, le Royaume de Dieu est comparable à Marie, la plus petite des graines, devenue un arbre immense dont les frondaisons abritent les oiseaux du ciel qui viennent et y font leurs nids (d’après Mt 13,31-32). 
Ayant cheminé de l’obscurité de la terre jusqu’au bleu presque blanc du ciel, nous voici traversant le céleste. Nous écoutons les cinq oiseaux azurés nous chanter l’air du Souffle de l’Esprit. La femme, le visage doux, beau et paisible, les cheveux comme une paire d’ailes nous suggère que l’homme peut aussi s’élever, s’arracher à la terre et s’envoler.

Sur le mont du Carmel est une autre Marie,
Grande communiante, âme tout envahie,
Dans un recueillement, profond, mystérieux
Et la nuit et le jour se livrant à Dieu !
Je vois briller sur elle un rayon de lumière,
Étincelant reflet de la Face du Père,
Et comme à Nazareth, sous les mêmes clartés,
Vers la vierge s’incline toute la Trinité.
« Ô Gratia Plena, laisse-moi comme l’Ange
Te redire en ce jour la sublime louange.
N’es-tu pas envahie, Mère, par l’Infini ? …
Garde-moi dans ton âme, je suis ton tout-petit.
Il y a dans ton cœur tant de reconnaissance, 
Je l’ai dit au bon Dieu dans un profond silence
Lui demandant pour toi la grande invasion,
La descente des Trois, la consommation ! … »
(Sainte Élisabeth de la Trinité, En la Fête de la Sainte Trinité, Poésie P 79, 1902, Œuvres complètes, Cerf 1996, p.1003).

Sr Nathalie Le Gac, Carmel Saint-Joseph de Mechref (Liban) 18 décembre 2016.

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